Le spiritisme est une doctrine qui affirme l’existence et la communication des esprits des morts avec les vivants. Il repose sur la croyance en la survie de l’âme après la mort et en la possibilité de la réincarnation. Le spiritisme se distingue du spiritualisme, qui est une attitude philosophique ou religieuse qui valorise la dimension spirituelle de l’homme. Le spiritisme est donc une forme de spiritualisme, mais pas le seul.
Dans cet article, nous allons vous présenter l’origine, l’histoire, les pratiques, les personnalités et les principes du spiritisme. Nous allons également vous expliquer comment se déroule une séance de spiritisme, par qui est il pratiqué et de qu’il faut se rapprocher pour une séance réussie.
L’origine du spiritisme
Le spiritisme est né au milieu du XIXe siècle aux États-Unis, dans le contexte du mouvement des tables tournantes. Il s’agit d’un phénomène qui consiste à faire bouger une table ou un autre objet par la force de l’esprit, sans contact physique. Les adeptes de cette pratique pensaient entrer en contact avec les esprits des défunts, qui leur transmettaient des messages par des coups frappés sur la table ou par l’intermédiaire d’un médium.
Le premier médium connu est une jeune fille nommée Margaret Fox, qui vivait avec sa famille à Hydesville, dans l’État de New York. En 1848, elle affirma entendre des bruits étranges dans sa maison, qu’elle attribua à l’esprit d’un homme assassiné. Elle réussit à établir un dialogue avec cet esprit, en lui posant des questions auxquelles il répondait par des coups. Ce phénomène attira l’attention du public et des médias, et donna naissance au mouvement du spiritisme moderne.
L’histoire du spiritisme
Le spiritisme se développa rapidement aux États-Unis, puis en Europe, notamment en France, en Angleterre et en Allemagne. Il connut son apogée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, avec l’apparition de nombreux médiums célèbres, comme Daniel Dunglas Home, Eusapia Palladino, Leonora Piper ou Helen Duncan. Ces médiums prétendaient produire des phénomènes paranormaux, comme la lévitation, la matérialisation d’objets ou d’ectoplasmes, la télékinésie ou la clairvoyance.
Le spiritisme suscita l’intérêt de plusieurs personnalités du monde scientifique, littéraire ou artistique, qui cherchaient à vérifier la réalité de ces phénomènes ou à trouver une explication rationnelle. Parmi eux, on peut citer le physicien William Crookes, le philosophe William James, le romancier Arthur Conan Doyle, le poète Victor Hugo ou le peintre Auguste Rodin. Certains devinrent des adeptes convaincus du spiritisme, d’autres restèrent sceptiques ou critiques.
Le spiritisme fut aussi l’objet de nombreuses controverses et de fraudes. Plusieurs médiums furent démasqués comme des imposteurs, qui utilisaient des trucs ou des complices pour simuler les manifestations spirites. Le spiritisme fut également condamné par les autorités religieuses, qui y voyaient une forme de superstition, de magie ou de sorcellerie. Le spiritisme fut aussi associé à des mouvements sectaires ou à des dérives dangereuses, comme le suicide collectif ou le meurtre rituel.
Le spiritisme connut un déclin à partir de la seconde moitié du XXe siècle, avec le développement des sciences et des techniques, qui offraient des explications plus rationnelles aux phénomènes paranormaux. Le spiritisme fut aussi concurrencé par d’autres formes de croyances ou de pratiques, comme le paranormal, l’ésotérisme, le new age ou la parapsychologie. Le spiritisme n’a cependant pas disparu, et compte encore des adeptes dans le monde entier, notamment au Brésil, où il est très populaire.
Les pratiques du spiritisme
Le spiritisme repose sur la communication avec les esprits des morts, qui sont considérés comme des guides, des protecteurs ou des enseignants. Les esprits peuvent transmettre des messages, des conseils, des révélations ou des avertissements aux vivants, par différents moyens, comme les coups frappés, l’écriture automatique, la parole directe, la vision, l’audition ou le rêve.
Le spiritisme se pratique généralement lors de séances collectives, qui réunissent des participants autour d’une table ou d’un autre support. Les séances sont dirigées par un médium, qui est une personne dotée de la faculté de communiquer avec les esprits. Le médium peut entrer en transe, c’est-à-dire dans un état de conscience modifié, qui lui permet de recevoir les messages des esprits ou de les transmettre aux autres participants. Le médium peut aussi être assisté par un contrôleur, qui est une personne chargée de vérifier l’authenticité des messages et de protéger le médium des influences néfastes.
Le spiritisme se base aussi sur des textes, qui sont considérés comme des sources d’information ou de doctrine. Le texte fondateur du spiritisme est Le Livre des Esprits, écrit par Allan Kardec, le pseudonyme d’Hippolyte Léon Denizard Rivail, un pédagogue français qui fut le principal codificateur du spiritisme. Ce livre, publié en 1857, contient les réponses des esprits à plus de mille questions, portant sur la nature, l’origine, le destin et la morale des esprits. Il fut suivi par d’autres ouvrages, comme Le Livre des Médiums, L’Évangile selon le Spiritisme, Le Ciel et l’Enfer ou La Genèse selon le Spiritisme.
Les personnalités du spiritisme
Le spiritisme compte de nombreuses personnalités, qui ont contribué à son développement, à sa diffusion ou à sa défense. Parmi elles, on peut citer :
- Allan Kardec, le fondateur du spiritisme, qui établit les principes et les règles de la doctrine spirite, à partir des messages des esprits.
- Daniel Dunglas Home, le médium le plus célèbre du XIXe siècle, qui réalisa des prodiges, comme la lévitation, la matérialisation ou la télékinésie, devant des témoins de renom, comme Napoléon III, Victor Hugo ou Alexandre Dumas.
- Eusapia Palladino, une médium italienne, qui produisit des phénomènes spectaculaires, comme la manifestation d’ectoplasmes, la levée de tables ou le déplacement d’objets, mais qui fut aussi accusée de tricherie à plusieurs reprises.
- Leonora Piper, une médium américaine, qui fut l’objet d’études scientifiques approfondies, menées par le psychologue William James et le philosophe Frederic Myers, qui conclurent à son authenticité et à sa capacité de clairvoyance.
- Helen Duncan, une médium écossaise, qui fut la dernière personne condamnée pour sorcellerie au Royaume-Uni, en 1944, après avoir révélé des informations confidentielles sur la marine britannique, qu’elle aurait obtenues par l’intermédiaire des esprits.
- Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes, qui devint un fervent adepte du spiritisme, après la mort de son fils et de son frère pendant la Première Guerre mondiale. Il écrivit plusieurs livres sur le sujet, comme La Nouvelle Révélation, L’Histoire du Spiritisme ou La Venue des Fées.
- Chico Xavier, le médium le plus populaire du Brésil, qui écrivit plus de 400 livres, qu’il attribuait à des esprits, comme celui d’Allan Kardec, de Victor Hugo, de Léon Tolstoï ou d’Emmanuel Kant. Il fut aussi un philanthrope, qui consacra sa vie à aider les pauvres et les malades.
Les principes du spiritisme
Le spiritisme repose sur un ensemble de principes, qui sont exposés dans les ouvrages d’Allan Kardec et dans les messages des esprits. Parmi ces principes, on peut citer :
- L’existence de Dieu, qui est la cause première de toutes choses, l’intelligence suprême et la bonté infinie. Dieu est le créateur de l’univers et de tous les êtres vivants, qu’il régit par des lois naturelles et immuables.
- L’existence de l’âme, qui est le principe intelligent et immortel de l’homme. L’âme survit à la mort du corps et conserve son individualité, sa mémoire et sa personnalité. L’âme peut se réincarner plusieurs fois, dans des corps différents, afin de progresser spirituellement et moralement.
- L’existence des esprits, qui sont les âmes désincarnées, qui peuplent le monde invisible. Les esprits sont de différents degrés d’évolution, selon leur savoir, leur pureté et leur amour. Les esprits peuvent influencer les hommes, par des inspirations, des suggestions ou des obsessions. Les esprits peuvent aussi se manifester aux hommes, par des phénomènes médiumniques, qui sont régis par des lois naturelles.
- La loi de cause à effet, qui est le principe de la justice divine. Selon cette loi, l’homme est responsable de ses actes, et doit en assumer les conséquences, bonnes ou mauvaises, dans cette vie ou dans les vies futures. L’homme peut expier ses fautes, par des épreuves ou des souffrances, qui sont des occasions de réparation et de progrès.
- La loi du progrès, qui est le but de la création divine. Selon cette loi, tout ce qui existe dans l’univers est appelé à se perfectionner, par un mouvement ascendant et continu. L’homme, en tant qu’esprit, suit cette loi, et passe par différents stades d’évolution, jusqu’à atteindre la perfection et la félicité.
- La morale du spiritisme, qui est fondée sur l’enseignement du Christ, qui est considéré comme le modèle et le guide de l’humanité. La morale du spiritisme se résume dans la maxime : “Aimez-vous les uns les autres”. Elle prône l’amour, la charité, le pardon, l’humilité, la tolérance, la solidarité, le respect, la liberté, la raison et la foi.
Comment se déroule une séance de spiritisme ?
Une séance de spiritisme est une réunion de personnes qui souhaitent entrer en contact avec les esprits, pour obtenir des informations, des conseils, des consolations ou des éclairages. Une séance de spiritisme se déroule généralement selon les quatre étapes suivantes :
- La préparation : il s’agit de choisir le lieu, le moment, le nombre et la qualité des participants, ainsi que le but et le protocole de la séance. Il est recommandé de choisir un lieu calme, propre et confortable, un moment propice, comme le soir ou la nuit, un nombre limité et harmonieux de participants, qui doivent être sincères, respectueux et bienveillants, un but noble et désintéressé, comme l’étude, l’édification ou le secours, et un protocole simple et clair, comme la prière, le chant ou la lecture.
- L’ouverture : il s’agit de commencer la séance par une invocation, qui consiste à adresser une prière à Dieu, aux bons esprits et au médium, pour demander leur protection, leur assistance et leur bénédiction. L’invocation doit être faite avec ferveur, confiance et humilité, en évitant les formules répétitives ou superstitieuses. L’invocation peut être suivie d’un chant ou d’une lecture, pour créer une ambiance harmonieuse et recueillie.
- Le développement : il s’agit de la partie principale de la séance, qui consiste à établir la communication avec les esprits, par l’intermédiaire du médium. Le médium peut utiliser différents procédés, comme la table tournante, l’écriture automatique, la parole directe, la vision, l’audition ou le rêve. Le médium doit se laisser guider par les esprits, sans chercher à influencer ou à interpréter les messages. Le médium doit aussi être vigilant, pour éviter les esprits trompeurs ou malveillants, qui peuvent se faire passer pour des esprits supérieurs ou familiers. Le médium peut être aidé par un contrôleur, qui est chargé de poser des questions aux esprits, de vérifier la cohérence et la moralité des réponses, et de protéger le médium des influences néfastes.
- La clôture : il s’agit de terminer la séance par une action de grâce, qui consiste à remercier Dieu, les bons esprits et le médium, pour les bienfaits reçus, les leçons apprises et les consolations accordées. L’action de grâce doit être faite avec gratitude, reconnaissance et amour, en évitant les flatteries ou les promesses vaines. L’action de grâce peut être suivie d’un chant ou d’une lecture, pour créer une ambiance joyeuse et fraternelle.
Par qui est-il pratiqué et de qu’il faut se rapprocher pour une séance réussie ?
Le spiritisme est pratiqué par des personnes de toutes origines, de toutes cultures, de toutes religions ou de toutes opinions, qui partagent la croyance en l’existence et la communication des esprits. Le spiritisme n’est pas une secte, ni une église, ni une religion, mais une doctrine philosophique et morale, qui respecte la liberté de conscience et de pensée de chacun.
Pour pratiquer le spiritisme, il n’est pas nécessaire d’avoir des dons ou des capacités particulières, mais il faut avoir de la sincérité, de la curiosité, de la volonté et de la persévérance. Il faut aussi avoir de la prudence, de la discernement, de la raison et de la foi. Il faut enfin avoir de l’amour, de la charité, de la tolérance et de la fraternité.
Pour pratiquer le spiritisme, il est conseillé de se rapprocher de personnes ou de groupes qui ont de l’expérience, de la connaissance et de la moralité. Il existe des associations, des centres, des fédérations ou des confédérations qui se consacrent à l’étude, à la diffusion et à la pratique du spiritisme, dans le respect des principes et des règles établis par Allan Kardec. Ces organismes peuvent offrir des conseils, des formations, des publications, des conférences ou des séances de spiritisme, à ceux qui souhaitent s’initier ou se perfectionner dans cette doctrine.
Le spiritisme en quelques mots
Le spiritisme est une doctrine qui nous invite à explorer le monde invisible des esprits, qui sont les âmes des morts qui ont survécu à la mort du corps. Le spiritisme nous apprend que nous pouvons communiquer avec ces esprits, par l’intermédiaire de médiums, qui sont des personnes capables de recevoir ou de transmettre leurs messages. Le spiritisme nous révèle aussi que nous sommes des esprits incarnés, qui avons vécu plusieurs existences, et qui devons nous perfectionner par la réincarnation.